Chers fidèles lecteurs, chers nouveaux lecteurs,
Il y a quelques jours, l’une des grandes lectrices d’Une Page de Proust m’a suggéré de vous partager un extrait comportant la fameuse phrase du Temps retrouvé :
[…] c'est avec des adolescents qui durent un assez grand nombre d'années que la vie fait des vieillards.
En travaillant sur cet extrait publié la semaine dernière :
… je suis tombée sur un petit passage que j’ai dû couper mais qui m’a beaucoup intriguée :
[…] je venais de la voir [la duchesse de Guermantes], passant entre une double haie de curieux qui, sans se rendre compte des merveilleux artifices de toilette et d'esthétique qui agissaient sur eux, émus devant cette tête rousse, ce corps saumoné émergeant à peine de ses ailerons de dentelle noire, et étranglé de joyaux, le regardaient, dans la sinuosité héréditaire de ses lignes, comme ils eussent fait de quelque vieux poisson sacré, chargé de pierreries, en lequel s'incarnait le Génie protecteur de la famille de Guermantes.
Je n’avais pas souvenir que le “Génie de la famille de Guermantes” pouvait s’incarner physiquement dans un corps. Aussi ai-je eu envie de mener une petite enquête sur ce génie, image que choisit Proust pour nous donner une belle leçon de sociologie : comment les classes dominantes veillent à maintenir leur situation avantageuse en toutes choses.
Dès lundi, vous recevrez le premier extrait d’une petite série dans un ordre chronologique sur le Génie des Guermantes.
Bonne lecture !